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Regroupement Communiste      Association des Amis du Manifeste

Mouvement communiste

7 Mai 2007 , Rédigé par ARAM Publié dans #Sur l'unité des communistes

Mouvement communiste

 

 

Nous publions la déclaration du Comité National pour l’Unification du Mouvement Communiste en France. Nous laissons les lecteurs juger eux-mêmes de l’intérêt que l’on peut porter à ce texte. Nous souscrivons à la démarche d’ensemble qui se réfère au marxisme-léninisme mais nous ne souhaitons pas signer ce texte dans l’immédiat. 

 Il faudrait au préalable analyser de manière objective le passé du mouvement communiste et ses implications dans la dynamique actuelle. 

 Pour mémoire les révolutionnaires des pays qui ont conquis leur indépendance politique comme en URSS et en Chine n’ont pas transmis le pouvoir réel aux travailleurs car ils n’ont pas pu  mettre en pratique d’autres rapports de production que ceux, inégaux, qui fixent un salaire selon le travail de chacun. Les formes salaires et monnaie ont subsisté. En remplaçant la propriété juridique détenue par la bourgeoisie par la propriété d’Etat, les PC de l’époque ont oublié l’essentiel : on ne peut chasser définitivement une classe qui assure une fonction particulière, celle qui valorise un capital (qu’il soit d’Etat ou autre) si l’on ne supprime pas par la même occasion et de manière progressive, la fonction en question. 

 Dans les pays « socialistes » la domination étatique n’était pas seulement policière, mais aussi prise en charge bureaucratique de tous les besoins de la population. L’Etat se voulait « providence » comme il se voulait capable, pour y parvenir, de faire croître la production de sorte à « dépasser » les pays capitalistes. Que les ouvriers en URSS aient pu recevoir une proportion plus importante de la richesse sociale produite que dans les pays du capitalisme privé, sans doute (ceci en tenant compte évidemment des dépenses de guerres qui lui furent imposées). Par là, l’Etat pouvait apparaître comme un « Etat ouvrier ». Mais quoi qu’il en soit des avantages matériels, réels ou supposés (car la bureaucratie étatique absorbait aussi une large part de cette richesse), dont a pu bénéficier la classe ouvrière soviétique, et même si on les estime non négligeables sur le plan de la redistribution des biens de consommation, il n’en reste pas moins qu’il ne s’agit au fond que de la reproduction de la classe ouvrière comme classe ouvrière. L’Etat reproduisait le totalitarisme social en même temps que le totalitarisme policier. 

 L’ignorance de l’essence de la propriété capitaliste qu’est l’illusion juridique est à l’origine de l’échec dramatique du socialisme « premier ». Il s’est avéré que cette démarche était insuffisante car son tort était de diriger par Etat interposé les affaires gérées autrefois par les bourgeois. Les forces productives étaient insuffisamment développées. Révolutions « arrivées trop tôt » ? Sans doute.  

 

 A la lumière de ces expériences, il faudrait donc avoir pour objectif commun d’extraire le prolétariat de la collaboration de classe, de son réformisme et de son soutien à son impérialisme afin de se construire en tant que classe indépendante de la bourgeoisie. Pour cela il est indispensable de construire un Parti qui assure et définit  la stratégie révolutionnaire adaptée aux nécessités du moment, un outil scientifique au service du prolétariat dans cette phase de conquête du pouvoir. Il prendra alors la défense de  son intérêt général qui va bien au-delà de la somme des intérêts particuliers, propres à la division du travail bourgeoise.  Il devra développer une stratégie et des tactiques dans son affrontement de classe avec la bourgeoisie qui se réfugie derrière son Etat et cela devra déboucher sur une victoire politique du prolétariat.  Voilà pourquoi les positions opportunistes et électoralistes qui existent encore dans le mouvement communiste, constituent un frein à une stratégie résolument  révolutionnaire.

 

Création du CNU


 

 

Déclaration générale du Comité National pour l’Unification du Mouvement Communiste en France
Adoptée à son assemblée constitutive  

 

Réunies le 28 octobre 2006 à Paris, les organisations suivantes ont décidé la création d’un Comité National pour l’Unification du Mouvement Communiste en France: l’Association Karl Marx, le Cercle Communiste d’Alsace, le Collectif Militant Communiste, Communistes en Lutte, la Coordination Communiste du Nord/Pas-de-calais, les Jeunes Communistes Marxistes-Léninistes d’Albi ; l’Union des Révolutionnaires Communistes de France.  

 

Cette décision est la réponse à plusieurs constats :
1) Le capitalisme prouve chaque jour son incapacité à satisfaire les besoins matériels, sociaux et culturels des travailleurs. Ses intérêts impérialistes conduisent à une politique de guerre, d’oppression et de pillage des ressources des pays qu’il domine.
2) Il n’existe pas aujourd’hui en France un 
Parti Communiste authentique porteur de la seule alternative réelle au capitalisme : la lutte de classe, la révolution et le socialisme. 

 Cette absence laisse le champ libre à l’opportunisme, l’anarcho-syndicalisme et le trotskisme. 

 3) Il existe pour des raisons historiques et politiques objectives et subjectives un certain nombre d’organisations qui se réclament des principes fondamentaux du marxisme-léninisme. 

 Cet éparpillement des forces communistes marxistes-léninistes est l’une des causes des difficultés de ce mouvement à constituer un pôle révolutionnaire visible et crédible pour la classe ouvrière et les autres couches de notre peuple qui ont besoin, pour trouver une perspective à leurs luttes, d’une alternative révolutionnaire anticapitaliste démarquée de toutes les variantes du réformisme social-démocrate.
L’expérience de la campagne pour la victoire du NON au référendum pour le TCE, et en particulier le succès mobilisateur du meeting du 5 mai 2005 à Paris à l’initiative du CMC, de la CC 59/62, du PCOF, du PRCF et de l’URCF a montré que l’unité d’action nécessitée par la lutte politique commune pouvait être réalisée en dépit des divergences existant par ailleurs. La solution des divergences est entravée par l’inexistence d’un cadre permettant de les examiner, d’en évaluer les aspects idéologiques et politiques, et, en conséquence, d’avancer dans la voie de leur traitement théorique et pratique. Le CNU s’est donc constitué comme une réponse à ces constats.
Sans remettre en cause l’indépendance des organisations qui le composent, mais en se donnant les moyens de surmonter leur dispersion actuelle, le Comité National Unitaire se donne les fonctions suivantes : 

 

1) Organiser les initiatives politiques correspondant aux combats politiques actuels, nationaux ou internationaux, sur lesquelles les organisations qui adhèrent au CNU peuvent se mettre d’accord. 

 

2) Organiser sur la base du matérialisme historique, c’est-à-dire de l’application de la théorie scientifique marxiste-léniniste appliquée à l’analyse concrète de la situation concrète, l’examen des convergences et des divergences politiques et idéologiques qui existent.
En progressant vers ces objectifs, pas à pas, sans volontarisme, mais avec détermination, le CNU veut contribuer à la réalisation des conditions objectives et subjectives nécessaires à l’existence en France d’un seul Parti Communiste Révolutionnaire Marxiste-Léniniste. 

 En fonction de cet objectif, le CNU travaillera en direction des organisations communistes qui ne l’ont pas encore rejoint pour rechercher avec elles l’unité d’action, et pour faire en sorte que toutes les organisations communistes marxistes-léninistes de ce pays avancent dans la voie progressive de leur unification. Il appelle toutes les organisations communistes marxistes-léninistes à rejoindre ses objectifs et à participer à ses activités.  

 

Le Comité National pour l’Unification du Mouvement Communiste en France
Le 28 octobre 2006

 Contact : ML.CNU@ laposte.net   Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir 

 

 

 

Voici maintenant la position de l’OCML VP.(journal « Partisan »). Malgré des prises de positions parfois ouvriéristes, comme l’appel à voter Arlette Laguillet aux dernières élections, alors que ce groupe affirme son appartenance au mouvement marxiste –léniniste, les positions fondamentales de cette organisation ne sont pas différentes des nôtres. C’est pourquoi nous publions le courrier adressé au CNU.

 

Au CNU, le 20 novembre 2006  

 

Camarades,  

 

Nous avons eu connaissance de la déclaration générale issue de votre assemblée constitutive du 28 octobre 2006. Nous partageons le constat que vous faites de la situation politique actuelle, de la dispersion des forces qui se réclament du marxisme‑léninisme, comme l'une des causes des difficultés du mouvement de créer un pôle révolutionnaire crédible pour la classe ouvrière.

 Nous constatons comme vous qu'il n'existe pas de confrontations politiques et idéologiques au sein de ce courant, permettant d'évaluer la portée et les conséquences des divergences Idéologiques et politiques existantes. Nous constatons que, dans ce débat, est aujourd'hui plus le fait de démarcations superficielles et de réflexes souvent sectaires, que la confrontation appuyée sur une réelle volonté d'approfondissement théorique. Il est donc positif d'affirmer, comme vous le faites, l'importance de l'application de la théorie scientifique marxiste‑léniniste à l'analyse concrète, et à l'examen des divergences politiques et idéologiques qui existent. 

 Toutefois, la lutte idéologique et théorique existe même dans l'appréciation des acquis marxiste‑léninistes au regard de l'expérience historiques et des développements théoriques que cette expérience a pu nourrir. Vous n'êtes donc pas sans savoir nos positions et l'importance que nous attachons aux apports de la Révolution Culturelle Chinoise. Mais la confrontation sur son évaluation serait aussi nécessaire, sans a priori. 

 Ce que nous retenons de votre projet s'articule autour d'une unité d'actions dans les combats politiques actuels, et d'une confrontation théorique et politique en vue de progresser dans l'unité. Cela dans un cadre qui respecte l'indépendance des organisations qui composent le CM. L'unité d'action est un pas positif ; mais limité puisque qu'elle suppose de réunir une communauté de vue et de perspective sur un objectif particulier, immédiat, face à la bourgeoisie. 

 Le deuxième objectif est plus ambitieux qui suppose d'avancer en toute clarté, avec détermination, sans contourner les contradictions. L’unité est une lutte et pas l'addition de bonnes volontés. Pour ce qui nous concerne, le processus d'unification devrait se constituer sur les bases politiques suivantes :  

 

‑ La théorie de Marx, comme analyse générale du capitalisme et de son mouvement historique, et comme boussole pour examiner l'expérience historique du mouvement ouvrier. 

 

- La prise du pouvoir politique comme destruction de l'Etat bourgeois, et condition nécessaire, mais non suffisante de la transformation des rapports sociaux dans la perspective du communisme.  

 

‑ La transition sous la dictature du prolétariat, comme une période de lutte de classe, dont les objectifs sont la liquidation (progressive ) de la division du travail et l'extinction de l'État. 

 

‑ La lutte sans concession contre notre propre impérialisme, et le refus de tout appui tactique à celui‑ci dans sa confrontation avec des impérialismes plus puissants.  

 

‑ La lutte contre tout renforcement politique et économique de l'État bourgeois, et le rejet de la revendication de nationalisation comme une mesure anticapitaliste, des appels au protectionnisme comme réformistes.

 

 

 

- Le soutien aux luttes des peuples dominés ou agressés par l'impérialisme, en distinguant l'affirmation de la légitimité de la résistance y compris armée, du soutien positif aux seules organisations progressistes. 

 

‑ La pratique de l'internationalisme, en considérant que, si le cadre de la lutte immédiate de la classe ouvrière est national, celle‑ci est dans son fond internationale. 

 

Les attendus politiques que nous affirmons ci‑dessus ne sont pas un préalable à tout échange et débat mais ils traduisent l'orientation que nous portons et que nous entendons faire valoir de façon positive et non sectaire, en les soumettant à la confrontation.  

 

N'ayant pas participé à votre assemblée constitutive, nous ne connaissons pas les conditions et les modalités concrètes que vous envisagez pour organiser cette unité d'action et ces confrontations. Nous espérons que vous pourrez nous en donner le contenu, par courrier ou lors d'une rencontre, pour que notre organisation puisse confirmer notre participation à ce processus nous souhaitons dans un esprit d'unité.  

 

Salutations communistes

 Le comité directeur de l'OCML‑VP  

 

 

(publié dans le journal « Partisan » de janvier 2007 page 4).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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