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Regroupement Communiste      Association des Amis du Manifeste

Syriza, l'extrême gauche du Capital !

24 Août 2015 , Rédigé par Association des Amis du Manifeste Publié dans #International, #point de vue communiste

Syriza, l'extrême gauche du Capital !

L’extrême gauche, la gauche de la gauche ou la gauche radicale a encore une fois mangé son chapeau, ce qui nous démontre qu’elle ne peut être la solution. Le capitalisme ne peut pas être humanisé ou régulé car il n’est pas un monde de bisounours.

La question n’est pas et n’a jamais été: sortir de l’€uro ou sortir de l’UE, ce qu’ils n’ont même pas essayé de faire, mais bien sortir par l’expropriation et la destruction de l’Etat du mode de production capitaliste.

C’est ce que nous rappelle « zones-subversives » dans son éditorial du N° 20

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Editorial n° 20                     Publié le 1er Août 2015

http://www.zones-subversives.com/2015/07/en-grece-les-masques-tombent-le-gouvernement-de-syriza-renonce-a-toutes-ses-promesses-electorales-pour-reprendre-une-politique-d-aus

L’extrême gauche du capital, en Grèce comme ailleurs, devient la meilleure alliée du patronat contre les classes populaires.

En Grèce, la mascarade gauchiste s’est rapidement effondrée. Le gouvernement de Syriza renonce à toutes ses promesses électorales pour reprendre une politique d’austérité (diminution des retraites, des salaires, des aides sociales…). Les gauchistes, qui ont toujours soutenu le nouveau pouvoir jusqu’à présent, reprennent leur vieille logorrhée : renoncements, capitulation, trahison.

Syriza, l'extrême gauche du Capital !

Il semble important de porter un autre regard sur la situation en Grèce. Tous les militants, journalistes et intellectuels adoptent la même posture. Ils se vivent en conseiller du prince et délivrent de savantes instructions pour mieux gouverner. Il semble plus important de dresser le bilan des illusions gauchistes et de s’appuyer sur cette séquence médiatique pour affirmer un point de vue politique, et non moral : l’extrême gauche mène à l’impasse.

Le gouvernement de Syriza pensait pouvoir gentiment négocier avec les dirigeants de France et d’Allemagne. Ils voient l’Union Européenne comme un espace de discussion démocratique entre gens de bonne compagnie. Celui qui avance les arguments les plus rationnels doit alors emporter la décision. Les économistes marxistes de Syriza, tous universitaires, proposent la meilleure politique économique pour relancer le capitalisme en Grèce et en Europe. Seulement voilà, la politique n’est pas un colloque universitaire. C’est un rapport de force.

Ensuite, même si les bureaucrates de Syriza parviennent à gagner leur bras de fer, ils s’engouffrent dans une même impasse. La social-démocratie et les leviers de politiques économiques chers aux keynésiens semblent en ruine. Les contraintes administratives ne permettent plus de mener des politiques de dépenses publiques. La situation ressemble furieusement à la formule de Rosa Luxemburg : « Socialisme ou barbarie ». Le compromis et la négociation deviennent impossibles. Seul un affrontement brutal entre les capitalistes et les classes populaires devient crédible. La solution n’est évidemment pas la sortie de l’euro, avancée par les économistes atterrants à la Lordon, mais une sortie du capitalisme.

Toute l’extrême gauche a soutenu Syriza (Front de gauche et NPA en France….., Podemos en Espagne). Cette extrême gauche n’est qu’une gauche du capital. Cette gauche réellement à gauche ne regroupe que des larbins du patronat. Ils veulent aménager le capitalisme pour défendre leurs intérêts de classe. Les dirigeants de ces partis appartiennent tous à la petite bourgeoisie intellectuelle et sont dans leur immense majorité des universitaires. Cette classe sociale s’appuie sur les partis d’extrême gauche pour prendre le pouvoir. Et le garder avec acharnement. Il n’y a aucune illusion à avoir sur ces partis.

Syriza, l'extrême gauche du Capital !

Au contraire, toute cette extrême gauche doit être considérée comme un ennemi de classe. Plus populaire que les autres partis, Syriza peut mener des politiques d’austérité sans susciter autant de mécontentements que les méchants libéraux et les vilains fascistes. L’extrême gauche se révèle donc la meilleure alliée du patronat. Et les anarchistes courent à leur remorque. Ils ne cessent de s’inféoder à cette extrême gauche dans des collectifs bidons (notamment pour combattre une supposée menace fasciste). Les anarchistes ne font qu’entretenir les illusions des gauchistes. En Grèce, même le snobisme moral du refus de voter est laissé à l’abandon pour s’aligner sur cette extrême gauche du capital.

Syriza, l'extrême gauche du Capital !

Vous critiquez, vous critiquez, mais qu’est-ce que vous proposez ? Il faut répondre à cette injonction surtout destinée à faire taire toute critique. Aucun programme, aucun parti, aucun plan ne semble crédible. En revanche, il est possible de s’appuyer sur les luttes sociales. En Grèce, il existe des quartiers. La radicalisation et la coordination des luttes permettent d’ouvrir de réelles possibilités nouvelles. Mais les assemblées restent encore sous l’emprise de l’extrême gauche et des anarcho-gauchistes. Il semble important de créer une véritable solidarité de classe entre travailleurs, chômeurs, précaires. Au-delà des catégories administratives, nous sommes tous des exploités. Les luttes ne doivent plus se contenter de jouer les aiguillons d’un gouvernement de gauche. Les assemblées doivent détruire l’Etat pour inventer une nouvelle forme d’organisation, sans hiérarchie ni exploitation.

Syriza, l'extrême gauche du Capital !

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